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Genève-Tirana : Journal de bord | |||||||||||||||||||||||||||||
Vendredi
07.10.2005 Concept de départ : faire à manger albanais, avec les produits trouvables en Suisse. Difficulté supplémentaire imprévue : faire à manger avec les ustensiles de la cafet’ Assez réussi mais le börek, bien que délicieux, a quand même l’air ridicule à côté de celui gentiment amené par Olta, une Albanaise de l’Université Populaire Albanaise venue nous souhaiter bon voyage avec une amie. Bar à Tequila assez méchant. Les responsables de l’UPA ne peuvent pas venir mais nous mailent un « bon voyage ». |
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Départ de Genève à 11h… Milan à 15h pour un café devant la gare… On laisse nos sacs à la consigne… tout le monde bip dans le portail de détection mais personne ne contrôle rien. Premier café hors de prix devant la gare… Raph reçoit un SMS, se lève, et revient avec le Monde avec un article sur lui dedans… il se plaint que ça ne soit pas en première page ! Marche sur une super longue avenue à la recherche d’un lieu pour regarder le match de foot Albanie-Ukraine. Métro jusqu’au centre, visite du Duomo… Office du tourisme qui nous renvoie au consulat Albanais, sur la place principale… mais c’est fermé le samedi ! Puis dans un bar du supporters de foot où ils ne passent que le match italien… |
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Dans un journal qui traîne, on voit que le match aurait été avancé à 18h… Olivier se fait incendier parce qu'il avait vu qu’il était à 20h45… quoi qu’il en soit, on aurait pas pu le voir… On mange une pizza à la pizzeria Tirana pour compenser… Pas très bonne mais mythique ! Tram 14 pour revenir à la gare, pas facile de trouver un café sympa en dehors… on attend marie qui bossait à Genève l’après-midi et qui doit nous rejoindre à Milan. Martinis-Orange énormes et espressi minuscules… Train de nuit pour Termoli, nuit calme et courte. |
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Dimanche
9.10.2005 |
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On
tombe sur un panneau qui nous semble traduit à la main en albanais…
on arrive devant un restaurant et Marie demande s’il y a un restaurant
albanais dans le coin, en expliquant le projet… Mauricio, le responsable
des lieux, explique que sa femme est Tchèque et que le panneau
qu’on a vu était en tchèque… Mais ses grands-parents
étaient albanais… Il nous invite à boire un café
et il appelle un de ses amis, un chef d’orchestre nommé Otavio
(ça s’invente pas), qu’il appelle le Maestro…
Lui aussi a des ancêtres albanais… il connaît très
bien cette culture, l’histoire de cette exode… Il nous fait
un exposé très intéressant sur la culture Arberesh,
l’histoire de la région et la situation actuelle. Les communautés albanaise immigrées récemment ne se mélangent pas du tout aux Arberesh, qui ont une culture spécifique… (tensions, comme on l’avait déjà ressenti à Genève, entre albanais « historiques » et Kosovar « peu cultivés, pauvres, musulmans… »)… La communauté arberesh est beaucoup moins nombreuse et infiniment moins bien organisée ici qu’en Sicile par exemple, où il existe des écoles… et est en train de disparaître… Ils sont 350'000 en tout en Italie. |
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Ils
nous emmènent en voiture à Campomarino-village… ses
aigles sur les portails de maison, sa rue Skenderbeu… Puis vers
un village « un peu refermé sur lui-même », un
peu plus loin, mais « très Arberesh : Porto Canone. Ambiance géniale, panneau de bienvenue en bilingue italien-albanais, porte-clef avec le drapeau albanais accroché à un rétroviseur… Place super animée, avec tous les vieux sur la place en ce dimanche… Marie entre dans l’église en cherchant Marianne et Camille… Le prêtre arrête son prêche , la regarde et lui dit de sortir, avec tous les fidèles la regardant… chaud ! On fait un stop chez Otavio, le chef d’orchestre, qui nous avait laissé entre-temps… Il nous fait une démo d’un instrument ancien, ancêtre du piano, entre clavecin et harpe (cordes tendues sur une planche, cordes simples pour la mélodie et multiples pour les accords puis de piano)… Puis, avec Camille un peu flippée de revoir ses gammes, mais très concentrée et parfaite, ils ne jouent quelques morceaux à quatre mains. Le tout dans un intérieur très « musique de chambre » : tapisseries, meubles anciens, bibliothèques… Stop chez un ami de Mauricio, superbe vue sur la mer (littoral pas du tout construit dans ce coin)… Piscine… On mange des marrons du jardin… La famille s’appelle « Velardi », comme Marie qui ne connaissait pas d’autres membres de sa famille ! On va manger dans le restaurant à Mauricio… antipasti chaud et froid, délicieux, puis immense soupe de poisson (poissons- crustacés, spaghetti et croûtons) et vin blanc… Camille mange plus que tous les autres réunis… délicieux malgré le goût d’ammoniaque violent de la raie. Désert maison… La fête. Mauricio nous ramène à la gare… Changement total de perspective en revenant devant cette gare… après cette folle journée, on a l’impression de ne plus être au même endroit… Lumière, ambiance, relation à l’endroit : tout a changé ! On est tout fous de l’aventure et on monte dans le train le cœur léger… Nos places sont déjà occupées… on attend le contrôleur dans le couloir… 5 secondes après le départ du train, on se rend compte qu’on est dans le mauvais train. |
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On
part vers le Nord ! 1h jusqu’au 1er arrêt, à Pesaroo
! On descend, négocie avec le contrôleur et on repart dans
l’autre sens… On aura perdu 2h, mais le soir, on sera à
Lecce…J’ai envie de dire : Soyez un groupe, n’utilisez
qu’un cerveau pour 5 ! Le groupe nous permet de faire des rencontres
folles… en cumulant des motivations, compétences… mais
peut aussi nous faire monter dans le mauvais train en nous déresponsabilisant
totalement. Intérêt du travail en amont au voyage : ceux
qui partent sont plus motivés-impliqués… On reçoit un SMS de Mauricio qui nous dit qu’on est dans le mauvais train… il nous donne l’adresse du fils d’un ancien ministre des affaires étrangères, qui serait heureux de nous rencontrer à Tirana…. Cool. Arrivée à Lecce… trop tard pour l’auberge dont on avait pas confirmé la réservation… on trouve un hôtel à côté de la gare, pas cher et très bien… Départ pour aller manger en ville. Centre baroque assez fou avec des temples partout… Bourré de monde, un dimanche soir… On traverse la ville pour tenter de concilier le goût (pizza/pâtes/salades) de tous (groupe : toujours un qui dort ou qui à faim… donc toujours besoin de soutiens, ou de se forcer un peu… voyage en groupe = toujours initiatique car toujours naissance de quelque chose de nouveau)… On entre dans un truc puis on ressort comme des malpropres en voyant qu’il y a 0 clients. On fini par manger une super pizza à 3€… TV géante qui tue le cadre très joli… Les mots tabous sont prononcés à tout va : il y a des tournées de café qui se perdent… plus sérieusement, on voit que ses mots tabous (10 mots négatifs sur l’Albanie trouvées dans des articles en Suisse, censurés par nos soins sur les articles, et exclus d’utilisation pendant le voyage) reviennent toujours, et que nous ne sommes pas à l’abris des stéréotypes que nous tentons naïvement de « dénoncer ». Glaces dans la rue… aigle à deux têtes sculptée sur un palais… Retour à l’hôtel après une folle journée de 18h ! Bonne nuit. |
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Lundi
10.10.2005 |
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Tous
les bus sont parqués, aucun ne semble prêt à partir…
une 15aine de chauffeurs, lunettes noires… sont assis devant la
porte du bureau et nous matent ambiance mot tabou. Un seul bus fait l’aller
aujourd’hui. Aller-retour impossible. On décide d’acheter
un pic-nic puis de négocier un taxi ou de prendre un train pour
ailleuirs, au bord de la mer… Super petite épicerie où
le vendeur nous explique l’histoire du Manneken Pis quand il apprend
qu’il y a un belge dans le groupe. Mortadelle, jambon cru, vin,
kakis, tomates, fromage, pain… Taxi qui nous semble pas vouloir
négocier : 45€ aller simple ! On repart pour l’hôtel
dans l’idée de prendre les bagages pour prendre un train.
On demande au réceptionniste, à tout hasard, si on peut
louer une voiture. Il nous en trouve une pour 50€, ce qu’il
trouve cher (forfait 24h, alors qu’on en a besoin pour 4h). Gros
débat : trop cher bla bla, trop dangereux bla bla, trop court bla
bla… Réexposition du lieu… on décide finalement
de se lancer… on nous livre la voiture à l’hôtel.
Raph est le seul à avoir son permis sur lui, il conduit donc la
bête… un peu chaud pour sortir de la ville mais ensuite, 20
minutes jusqu’à San Foca… Côte superbe, village
désert, super ambiance… on trouve le centre Regina-Pacis,
complexe impressionnant, tout blanc, plein de barrières…,
directement sur la côte. Désert… chiens errants atour…
Personne dans le centre qui est visiblement en rénovation…
Site à la fois inquiêtant et superbe… Plage…
Symboliquement, on arrive de la mer et on est directement dans la prison. L’aspect « touriste » reprend le dessus, pic-nic et baignade dans une eau super bonne. De retour, on trouve une rue « Albania » : photos/parcours sur toute la rue… Café/glace… le serveur ne connaît même pas le centre Regina Pacis… Retour sans embûches, en écoutant des conneries à la radio… Graffitis contre les centres d’internement, traces des multiples manifestations alter-mondialistes dans la région. On vole un magazine féminin de l’hôtel qui parle de « la mode des Balkans », mettant en scène les mannequins dans des décors « pauvres »… SMS de Jelena qui ne viendra pas… problèmes de famille… |
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Départ
en train pour Bari. Lecture de Kant dans le train, à voix haute,
par Raph, avec commentaires collectifs… groupe quand même bien
CCC. Arrivée à Bari… Harcelés par les taxis pour le port… bus pour le port. Raph, resté dehors, doit courir pour monter dans le bus déjà en mouvement…. On opte pour des cabines, quie 10€ de plus que le pont… 130€ par personne. Pizza sur le port, très bonnes… Limoncello + grappa + cafés puis délire sur le pont et des les couloirs. |
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Mardi
11.10.2005 Réveil à 7h30 après une bonne nuit. Sur le pont pour l’arrivée… Récup’ des passeports, taxe de 10€ chacun…. Zone grise de l’Europe (comme sur la carte de l’Interrail où seule l’Albanie demeure en gris) en vue : chantier immense… Douane sans accros… Soudain, il faut sortir des bureaux de la douane… et se plonger dans un monde qui grouille de gens qui font la manche… On attend Magdalena, qui doit venir nous chercher ici pour nous amener à Tirana, en buvant un café à la terrasse… Ambiance on nous demande du pain et nous on commence à flipper pour nos estomacs en goûtant le café. Quelques coups de fils plus tard, on trouve Magda… Elle est venue avec un taxi et un ami en voiture… On est soudain plongé dans un monde chaotique, un chantier géant… On voit un minibus « Britney Spears »… Mélange de signes connus, « occidentaux », de pub… et d’un immense bordel, d’un système D très africain (essence dans des bouteilles en pet, réparateurs de voitures qui dessinent les logos des marques à la main sur leurs baraques…). |
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Les
quelques 50km entre Durres et Tirana forment un chantier géant,
ininterrompu : toutes sortes de bâtiments mais une constante : rien
n’est fini ! Nuage de pollution incroyable… Pub pour une boisson
qui s’appelle « Ivi », comme le punk de Tirana du film
projeté à Genève. Super auberge,
en construction évidemment… Le jour où on arrive,
il fait un peu de goudron, chaque client a visiblement payé un
bout de la finition… Dortoirs à 5 lits, avec cuisine…
Super. Départ pour un bar branchouille « lounge » au
centre. Le centre vivant est dans le quartier des anciennes maisons des
hauts dignitaires du régime. Aujourd’hui, tout est reconverti
en bar… Ambiance très étonnante… on a l’impression
d’être dans un quartier d’habitation mais c’est
bourré de monde, c’est le centre-ville ! Unique. Très
hype… tout le monde bien habillé… entre russe et italien…
ensuite, bouffe dans un super bistrot traditionnel où Magda et
sa copine Dorris (étudiante aux Arts Appliqués de Genève)
nous amènent. Un peu de tout sauf des tripes : tarte à la
ratatouille, poulet, pommes de terre délicieuses, poivrons farcis
au riz, vergess (fromage frais avec poivron, ail… chaud)…
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Visite
de la biennale… Ce volet (biennale en 5 volets, ouverts les uns
après les autres… expo visible totalement qu’au finissage)
est autour des tabous de la démocratie (de ce que la démocratie
ne prend pas en compte dans sa construction). Dans la galerie des arts,
musée renfermant encore des collections réalistes-socialistes…
musée bien pourri… mais expo très intéressante,
thème non pas excuse mais vraiment suivi. Sieste pour les uns internet pour les autres. Dorris nous amène une sorte de porridge de sa grand-mère… Blé concassé avec cannelle dessus… un peu fade mais étonnant. Spagh’ à l’auberge, vin albanais dégeulasse. Discussion avec des Allemands (dont la chambre pue la clope froide et les pieds). Ils viennent de descendre tous les Balkans et ils sont totalement choqués par Tirana… c’est de loin le pire qu’ils aient vu. Discussion tendue au sein du groupe pour désamorcer quelques tensions et programmer la suite. Est-ce que ce qui fait un groupe c’est la faculté de créer des sous-groupes ? Ou simplement, comme le pense Marianne, le fait d’être ensemble à un endroit donné, à un moment donné. |
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Mojitos
à gogo pour relancer le tout… dans le bar-lounge… Discussion
à nouveau sur les Kosovars qui ne sont pas « de vrais albanais
»… Rencontre avec Elton, un autre étudiant genevois
albanais, qui travaille sur l’immigration chinoise en Albanie (liens
très forts avec la Chine Maoïste à l’époque).
Listes de lectures débiles que l’on fait sur un juke-box
(ordinateurs en fait)… On fait fuir quelques clients à coups
de voyage-voyage… Dorris et Magda nous avaient dit : « ici c’est la fête toute la nuit… » mais elles partent à 1h, le bar ferme à 2h, et l’autre bar où elles voulaient nous amener fermait à 11h ! |
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Mercredi
12.10.2005 Petit déj’ à l’hôtel tranquille… nutella, innondations dans la douche… Départ vers la biennale en espérant voir Edi Mucah, l’un des curateurs de la biennale (celui qui a refusé notre dossier)… En sortant, on croise un gars avec une veste « St-Moritz, Switzerland ». On arrive à la biennale, on ne nous comprend pas puis on nous mène dans les bureaux… tout pourri… 2 filles très sympas nous accueillent et nous disent que Edi Mucha est à l’autre bâtiment, qu’on a cas y aller, qu’elle vont l’appeler pour l’avertir de notre venue. On écrit le nom du site en legos, sur l’œuvre interactive de Olafur Eliason, qui a déposé un immense tas de legos blancs sur un table à l’entrée. On va à l’autre bâtiment… on s’arrête en chemin pour acheter un plan… il est trop cher et le gars au kiosque propose de nous faire des photocopies… cool ! Boîte de nuit qui semble être ouverte tout le temps, sur un terrain vague…. Gars vraiment louches, débardeurs, chaînes en or… juste devant, dans la rue, un gars, sur une petite table, vend des journaux et… un flingue ! |
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La
biennale est dans le parking d’un immeuble en construction. On voit
Edi Mucha, un peu saoulé de devoir répondre à nos
questions et pas vraiment ni curieux ni sympa… On voit l’œuvre à… Bujar… celui par qui tout avait commencé et qui avait dit ne pas pouvoir faire un projet avec nous parce que, pour des raisons politiques, il ne pouvait pas participer à la biennale… petit coquin ce Bujar… Les 5 étapes de la biennale construisent petit à petit le tout (question de garder le buzz + raisons financières). Un vieux gardien prend Camille dans ses bras… elle ne sait pas trop quoi faire… On va manger dans un troquet : börek, fromage, saucisse… on paie l’équivalent en Lek de 5.- suisses pour tous. On trouve un gars qui vend des places pour la match de foot Albanie-Turquie au marché noir. Après négociations, avec toute la rue qui s’en mêle, y compris un vieux moustachu aux chaînes en or tout droit sorti d’un film de Bregovic… On achète des places pour 1200 leks, soit 4x leur prix d’origine… mais ils ne négocient pas beaucoup par ici ! Les filles vont à la biennale avec Magda et Dorris et les garçons vont au foot ! |
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Ambiance
rue bloquée et fouilles partout mais, une fois dedans, super ambiance…
on est avec les supporters turcs et le match est sans importance pour
les Albanais… les turcs doivent gagner pour aller au mondial et,
ici, tout le monde dit que le match a été vendu… en
regardant le match, ça ne paraît pas impossible : les Albanais
dominent nettement la première mi-temps mais ne marquent pas et
se prennent un goal en deuxième… Les Albanais auraient soutenus
leurs amis turcs pour qu’ils aillent eux plutôt que les Danois,
à la World Cup. Ambiance très bon-enfant… musique
turque traditionnelle… les Albanais qui sont du côté
turc rigolent avec eux… Avant le match, une immense banderole à
l’effigie de Skenderbeu est déployée. |
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Un
parapente qui passe sur le stade fait de la pub pour Motorola. Du côté
albanais, en face, il y a une banderole « Murati, Maradona of The
Balkans », une autre « United States of Albania »…
Les supporters Kosovars ont leur propre fan-club. On est pris pour des
turcs et on ne peut pas quitter le stade parce qu’ils veulent faire
sortir tous les Albanais d’abord… Raph demande à la
sécurité, en anglais, pourquoi on ne peut pas sortir…
Ils répondent « Ah ! Americanos ! »… et nous
laissent partir…. On passe de Turcs à Américains en
2 secondes…. On traverse la ville à pied (comme toujours),
au milieu de la foule qui rempli la ville en sortant du stade, pour rejoindre
les filles au bar que tient Hysa. Sur la grande pyramide du centre ville
(qui était un musée du parti et est aujourd’hui une
boîte de nuit), les gosses montent avec des cartons et font du toboggan.
Ambiance « chute du mur de Berlin ».Super souper dans le bar
avec chefte, vergess, salades… Retour à pied de l’autre
côté de la ville à nouveau. Dorris et Magda ne nous
croient pas quand on leur dit qu’on se dirige sans problème
dans la ville et qu’on marche autant… On leur dit qu’on
veut aller au marché… elles nous prennent pour des fous…
“vous allez voir des paysans, des mutilés…“ Est-ce que les rencontres sont vraiment si différentes de ça que la visite de monuments « touristiques »… finalement : rapport très similaire car de toute manière biaisés de par notre position de touristes… C’est peut être plutôt le recul face à ses visites ou ses rencontres, la reconnaissance de notre statut particulier (et du fait qu’on s’adresse toujours à nous comme à des gens qu’il faut convaincre, à qui il faut, même inconsciemment, inculquer les clichés (bons ou mauvais) sur le pays)…. qui fait qu’une expérience peut dépasser le tourisme pur. Rakis sur la terrasse de l’auberge… le voisin vient crier… c’est vrai qu’il est quand même 22h et que l’on parle ! |
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Jeudi
13.10.2005 |
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Retour
à l’auberge, Camille se sent pas bien… elle sera malade
toute la soirée et toute la nuit, pendant la réalisation
de « son projet »… Tellement triste… Super repas
avec fondue au Raki et Kashkabal. Assez ressemblant mais trop salé
et un peu de grumeaux… On a invité Magda, Idris (son pote),
Hysa et Dorris mais elle est malade… On goûte le raki maison
de chez Magda… super bon, rien à voir avec celui du commerce…
On apprend que 18° ne veut pas dire 18% comme en Suisse mais environ
50% ! Hysa connaissait personnellement Ivi, le punk… Marie l’enregistre
sur le sujet…. David, un espagnol de passage nous rejoint…
On part voir le concert de Idris… C’est en fait dans un club
bien select, avec un groupe « d’ambiance » qui joue
de la pop (aussi albanaise parfois)… quand on arrive, ils jouent
du Richard Clayderman… Tequila et whisky… Raph est bien lancé
(normal, c’est son projet)… Il va danser avec des gars qui
sont là… n’importe quoi… on parlera de «
l’entraîneur »… addition de 250.- (sûrement
2 mois de salaire ici)… c’est la merde pour payer… on
a pas l’argent… on doit donner une partie en Euros…
on est fauchés…. Les deux dernières tournées
de whisky sont tombées d’on ne sait pas d’où…
elles sont d’ailleurs restées sur la table mais bel et bien
payées… Magda n’est pas très contente de devoir
reprendre ses esprits pour assumer l’addition… Marie est rentrée
plus tôt… Magda lui a appelé un taxi et négocié
le prix… mais elle se fait quand même arnaquer et doit payer
1000 leks à la place des 300 négociés… prétexte
d’un manque de monnaie… Elle est bien énervée.
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Vendredi
14.10.2005 Premiers levés à 8h… Raph qui s’était endormi dans le « salon » va se coucher… On voit un gars qui dort dans le dortoir à côté du notre, avec ses chaussures… c’est Hysa qui dort à l’auberge ! Olivier va boire un café puis se recouche après avoir croisé Marie qui partait interroger des artistes locaux… Raph dort, Camille lit tranquille, Marianne et Olivier cartographient… Visite du quartier vers la gare : marché couvert style « Emmaüs géant »… Achat de grills de fortune à un vieux type trop mythique. Dîner dans le bar de Hysaa… Dans un petit havre de verdure et de tranquillité en plein milieu du chaos, super vergess. Visite du hall de l’hôtel international… luxe quand même bien peu luxueux… Sieste puis vernissage du 4ème épisode de la biennale. |
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Très
« djeuns-jet set locale »… on revoit les même
personnes que dans les bars branchés… Expo pas terrible sur
le sexe… très attendu…. Bonne idée : mettre
le buffet du vernissage à la fin du parcours de l’exposition….
Pas de vin avant d’avoir visité ! Bouffe de chefte puis au
revoir rapide à Magda et Dorris qui sont tristes de retourner en
Suisse, dans l’ambiance sur-sonore du Charles… très
branchouille toujours… Gars avec un tambour qui se promène
dans la rue, pour annoncer l’heure de la fin du Ramadan pour la
journée…
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Camille,
Marianne et Olivier, vont boire un café avec Florian et ses potes
du groupe LK 47 (référence à l’AK 47/volonté
d’une arme culturelle), qui ont collaboré sur un projet à
Prishtina en collaboration avec la biennale : volonté de remplacer
les icônes militaires extrémistes par une nouvelle iconographie,
basée sur de nouveaux événements publics, ce qui
n’existe plus dans la région… Ils ont organisé
des fêtes publiques, pris des photos, et laissé des posters
de ces photos sur place, dans le but que les gens les collent sur les
anciennes images de leader politiques… Ils sont un peu fous (Marianne
se fait à moitié déboîter l’épaule
parce qu’elle utilise le mot « parasite » pour parler
de leur pratique et que Florian est si content qu’il exprime sa
joie en la secouant par le bras !) mais très sympas et intéressants…
ils partent sur la montagne en balade et nous laissent leur pote le plus
che-lou… il est en train d’écrire une pièce
de théâtre sur un révolutionnaire : Napoléon
! On s’éclipse vite fait… |
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Dernier
vergess et re-cartographie des trous. Marie fait encore quelques contact
de dernière minute… on croit qu’elle a disparu, ne
la voyant pas à l’heure du rendez-vous pour le départ…
C’est parti pour plus de 30h de voyage retour ! Voyage en jeep sans suspension, jusqu’à Durres… Pas mal de contrôles pour monter sur le ferry… Traversée moins enthousiaste qu’à l’aller… de toute façon, le bar ferme à peine on y arrrive… |
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Dimanche
16.10.2005
Tout le monde est crevé et/ou malade. Beaucoup de contrôles à nouveau pour descendre en Italie… on est au milieu d’une énorme masse qui attend pour le contrôle douanier… Marianne va dire à la porte qu’on est suisses/français… ils nous laissent passer devant… sous des regards ma foi forts sympathiques… Café devant la gare… Voyage ambiance fin de voyage en groupe… Une partie du trajet avec le groupe dispersé dans 3 wagons ! Travaux en gare de Milan… on doit descendre une gare avant, prendre le métro (rien d’indiqué) et… payer ! La locomotive de notre train est en panne… on roule à 80km/h entre Domodossola et Genève, prenant énormément de retard (en plus, comme on arrive après les dernières correspondances, on s’arrête dans tous les bleds…) . On arrive avec plus de 2 heures de retard… SMS et Rakis… Arrivée à 2h30 à Genève (Marie, la chanceuse, est descendue à 0h30 à Sion… on lui a dit quelques mots gentils à travers la fenêtre, lorsqu’elle était sur le quai)… |
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